Je ne parle pas de
ceux qui en toute conscience, dans le tréfonds de leur esprit et
irrémédiablement, pensent que certains êtres humains, du fait de leur couleur,
de leur religion, de leur culture, du lieu de leur naissance, sont
« naturellement » supérieurs ou inférieurs à d’autres, je ne parle
pas de ces mêmes qui attendent avec une impatience fébrile l’instauration d’un
régime autoritaire qui à grand coups de bottes et d’arbitraire ferait régner
« l’ordre » et réduirait au silence tous les déviants, les indésirables,
les métèques… Non, à quoi bon parler de ces individus qu’il faudra tôt au tard
affronter !
Je parle des
autres, enfin, plutôt je parle de ceux qui parlent des autres et qui les
condamnent définitivement à l’indignité, du haut de leur superbe et confortablement
installés dans leur douillet intérieur bourgeois, et cela au nom d’une
prétendue morale suprême qui pourrait se résumer ainsi : « mais
enfin, Michou, c’est mal d’être raciste ! ». En effet, c’est
« mal », mais c’est un peu court aussi. D’autant que ces parangons de
vertu civique pétris du bel humanisme des Lumières sont, à bien y regarder de
près, englués dans leurs turpides, dominés par l’appât du gain et du pouvoir,
et s’ils ne le disent pas avec la naïveté déconcertante de Michou, ils continuent
de croire (le préjugé est très tenace) que la démocratie occidentale est
l’achèvement de l’intelligence humaine sur terre, et que quelques sushis
frelatés devant un bon film en VOD est un mode de vie autrement plus évolué que
celui des papous de Nouvelle Guinée. Ils manient à l’occasion l’humour, la
dérision, et rient bruyamment des stupidités sans noms que tous ces gogos, ces
beaufs, ces péquenots sont capables d’ingurgiter et de croire, ils se gaussent
en privé et en société de la facilité avec laquelle cette masse débile se
laisse manipuler et embobiner par un présentateur du JT et une agitée du
populisme… Qu’ils sont cons ces pauvres tout de même !
A ceux-là, j’ai envie de dire qu’ils ne valent pas mieux que ceux-ci.
A ceux-là, j’ai envie de dire qu’ils ne valent pas mieux que ceux-ci.
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